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Auteurs : Raina S. et Ayorkor L.
Elèves SYA promotion 2022

La pollution sonore est devenue un problème important ces dernières années avec l’augmentation des technologies bruyantes. Dans notre société actuelle, nous entendons constamment des sons : que ce soit des voitures, des oiseaux ou de l’eau, ils nous entourent toujours. La pollution sonore risque de noyer les sons naturels que nous aimons entendre, et de les remplacer par des bruits désagréables qui pourraient perturber notre vie quotidienne et nuire à l’écosystème. 

Les festivals de musique, une activité qui existe depuis le milieu des années 1900, se sont révélés être un grand vecteur de pollution sonore, parce qu’ils sont devenus de plus en plus populaires au fil du temps. En tant qu’humains, nous ne sommes pas censés être exposés quotidiennement à plus de 70 dB pendant de longues périodes. Les festivals de musique ont tendance à durer de longues heures, ce qui, par rapport à l’endroit où se trouve le spectateur, peut signifier qu’on est exposé pendant des heures à un bruit bien supérieur à ce niveau. 

Non seulement les festivals de musique occupent de l’espace (les spectateurs peuvent se trouver à quelques mètres de la musique, ou même un kilomètre dans certains cas), mais ils affectent les espaces qui les entourent sur des kilomètres par le niveau de son qu’ils produisent. Une étude menée pendant un festival norvégien a conclu que la quantité de bruit absorbée par les visiteurs était bien supérieure au niveau approuvé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Lors de ce festival, il a été constaté parmi les 4000 visiteurs que les niveaux sonores étaient souvent supérieurs à 90 dB et atteignaient parfois 110 dB. 

Ce niveau incroyablement élevé n’est pas sain pour les humains ni les voisins alentour, qui ont posé des plaintes pour nuisances sonores, ainsi que pour les animaux qui habitent la zone locale. 

Le festival Coachella est un exemple intéressant. Il se déroule chaque année en avril, à Indio, dans le désert de Californie. Une étude réalisée par la ville d’Indio en 2009 a montré que les voitures et le trafic local créaient plus de pollution dans la ville que les six jours du festival lui-même.Au fil du temps, des changements ont déjà été remarqués dans le comportement des oiseaux d’Indio (Université de Loyola Marymount), notamment au niveau de leur chant et dans leur choix de pollinisation, des changements qui pourraient être liés au festival lui-même.

La pollution sonore est également dangereuse pour les animaux aquatiques tels que les poissons situés à proximité de la zone du festival. 

L’Université de Miami, en Floride (États-Unis), a mené une étude sur l’impact de la pollution sonore causée par le festival Ultra Music 2019 à Miami, qui était situé près d’un canal d’eau appelé Bear Cut et à l’intérieur des bassins de poissons locaux. Dans le cadre de l’étude, les hormones de stress des poissons, connues sous le nom de cortisol plasmatique, ont été mesurées avant et après le festival.  

Durant cette période, les niveaux de bruit aérien n’ont jamais dépassé 72 dBA. Mais les niveaux sonores des bassins du  Bear Cut et des aquariums ont respectivement augmenté de 2-3 dB et de 7-9 dB respectivement. 

Aussi, dès la première nuit de l’Ultra Music Festival, les poissons de l’aquarium ont connu une augmentation de 4 à 5 fois du cortisol plasmatique. 

Le graphique ci-contre montre la multiplication par cinq du taux de cortisol chez les poissons entre la mesure faite 4 jours avant le début du concert et la nuit même.

Au-delà de l’augmentation du stress, les risques pour les poissons sont la perte d’audition, l’altération de la santé reproductive et l’affaiblissement du système immunitaire. 

Bien que les études sur l’Ultra Music Festival se soient concentrées sur les poissons, d’autres animaux aquatiques sont affectés par la pollution sonore, comme les amphibiens, les arthropodes, les mollusques et les reptiles. 

Pour contribuer à remédier à la situation de pollution sonore créée par les festivals de musique, les particuliers et les grandes entreprises doivent s’impliquer davantage dans la recherche de solutions.

Une façon d’aider les animaux vivant à proximité du festival est d’installer des barrières sonores qui empêchent le son de sortir du lieu exact du festival ou de perturber les communautés voisines. Non seulement les barrières acoustiques sont utiles pour les animaux, mais elles contribuent également à améliorer la clarté du son généré lors du festival et permettent de se concentrer sur la scène. Les panneaux d’insonorisation absorbants consomment la majeure partie du son avant qu’il ne quitte le site.

Sources bibliographiques

  • https://www.coachella.org/home/showpublisheddocument/7724/636959512507930000
  • https://www.coachella.org/departments/code-enforcement
  • https://cityofcoachellageneralplanupdate.weebly.com/uploads/1/2/1/2/12129446/4.10_noise.pdf
  • https://curesblog.lmu.edu/environmental-impacts-of-coachella/#:~:text=Music%20festivals%20are%20loud%20%E2%80%93%20they,areas%2C%20which%20can%20disrupt%20ecosystems.
  • https://www.envirotech-online.com/news/health-and-safety/10/breaking-news/do-festivals-contribute-to-noise-pollution/22081
  • https://www.researchgate.net/publication/306920905_Sound_Exposure_During_Outdoor_Music_Festivals
  • https://luxiders.com/are-festivals-too-loud-for-the-environment/
  • https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0269749119371994
  • https://www.sustainability-times.com/environmental-protection/noise-pollution-harms-fish-in-various-ways-scientists-say/
  • https://www.soundfighter.com/music-festivals-and-soundproofing/