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Auteurs : Katarina S. et Julia P.
Elèves SYA promotion 2022

La pollution sonore affecte tous les organismes, même les humains qui causent ces bruits. Les animaux peuvent être gravement affectés car ils ne sont pas habitués à ces bruits étrangers et ils ne peuvent pas s’adapter à la même vitesse que les machines et les sons anthropiques se développent. Tout cela cause une grande perturbation dans leur existence et peut même affecter la santé et le bien être des espèces. 

La plupart des pieuvres habitent près des fonds des océans où ils peuvent facilement se camoufler pour chasser et éviter des prédateurs. Ils ont aussi de l’encre noire dans leur corps qu’ils peuvent employer pour s’échapper. Les octopus ont trois cœurs, deux qui alimentent les branchies et un cœur qui alimente le reste de son corps. Les trois cœurs d’octopus s’arrêtent quand il nage donc c’est pour ca que les pieuvre préfèrent ramper comme c’est beaucoup plus fatigant de nager.

Les pieuvres vivent dans les profondeurs et sont aujourd’hui affectées par la pollution sonore produite par les activités humaines. Il existe plusieurs sources anthropophoniques qui produisent du bruit qui contribue à la pollution sonore comme le transport maritime, la pêche de grande échelle, le forage pétrolier, la navigation, les sonars et les levés sismiques.

Le bruit anthropique peut rendre les octopus confus dans leur propre habitat et peut même les blesser. Les sons de basse fréquence et de basse intensité affectent les octopus. Avec peu d’exposition, on peut déjà voir des impacts sur le bien être et l’équilibre des octopus. C’est logique que les sons plus intenses auront un effet plus grave sur les octopus. Déjà, avec les sons de moindre intensité; presque tous les pieuvres observés par les scientifiques ont la même blessure. Ils ont tous endommagé leurs statocystes qui sont similaires au système vestibulaire et l’oreille interne des humains. Ce sont des petits sacs de cellules sensorielles similaires pour entendre et pour garder l’équilibre.

Voici une image du système vestibulaire de deux pieuvres différentes. Les images à gauche (a & c) sont d’un octopus qui n’a pas été exposé au bruit et les images à droite (b & d) sont d’un octopus qui a été exposé. Ces deux genres d’images montrent deux vues des statocystes; les images grises en haut (a & b) montrent les cellules sensorielles et leurs poils qui aident avec le processus naturel pour comprendre le son.

Dans l’image à gauche (a), les cellules sont bien formées et les poils sont bien organisés et droits. L’image a droite (b) montre ces cellules après l’exposition au bruit; les cellules sont rompues et déformées et les poils sont tous mêlés entre eux. Les images en bas (c &d) représentent une vue plus globale du système vestibulaire des octopus. 

Dans le groupe témoin (c), la structure et les membranes sont claires tandis que dans l’image à côté (d), tout est mélangé et il n’y a plus de structure et de forme. 

Les blessures de cet organisme sont évidentes et affectent gravement leur corps physique et leur manière de vivre. Il y a une mortalité élevée parmi les céphalopodes à cause de la pollution sonore. 

Afin de mieux comprendre ce taux de mortalité et ces blessures, Michel André, un bioacousticien à mené une expérience en 2011. 87 céphalopodes (calmar, octopus etc.) sauvages appartenant aux 4 espèces différentes ont été collectés. Les scientifiques ont exposé ces céphalopodes aux sons de basses fréquences et de basses intensités pendant deux heures et ont ensuite comparé les animaux à un groupe témoin qui n’a pas été exposé à aucun bruit. Ils ont trouvé que toutes les 87 céphalopodes avaient des statocystes endommagés après l’exposition. 

Selon WordsSideKick.com, “Les cellules ciliées étaient rompues et parfois totalement absentes. Les fibres nerveuses qui transmettent les signaux des cellules ciliées étaient gonflées. Dans certains cas, il y avait des lésions et des trous dans les surfaces sensorielles des statocystes.” Comme les statocystes sont responsables de l’équilibre et de l’orientation spatiale des octopus, il est très probable que ces dégâts affectent la capacité de ces organismes à se déplacer dans leur environnement, à chasser et à s’échapper des prédateurs. Même si les céphalopodes sont des organismes peu connus par les scientifiques, cette expérience est un grand avancement et laisse les scientifiques avec des preuves que la pollution sonore affecte gravement les octopus. Les chercheurs ont aussi beaucoup de questions. Ils se demandent par-exemple si la pollution sonore affecte tout le tissu de ces organismes.

Il y a des lois et réglementations déjà mises en place pour réduire la pollution sonore. Les Nations Unies, particulièrement les ‘United Nations Convention on the Law of the Sea’ (UNCLOS) ont des lois restrictives sur le bruit dans les océans. L’Article 194 déclare que toutes les mesures possibles contre la pollution sonore sont mises en place afin de prévenir, réduire et contrôler la pollution de l’environnement maritime. L’UNCLOS est responsable de l’application de cette loi. Par contre, c’est toujours difficile d’assurer cette application donc ce n’est pas complètement efficace. Une solution qui pourrait avoir un impact plus important est l’identification des zones sensibles à l’échelle d’un pays. Le gouvernement des pays peuvent créer des initiatives pour identifier des zones maritimes qui abritent des espèces marines qui sont très sensibles à la pollution sonore. Ils peuvent aussi identifier les périodes de l’année comme la période de reproduction ou de migration ou les espèces sont les plus vulnérables. 

En identifiant ces zones et ces périodes, les gouvernements peuvent appliquer des restrictions, comme des amendes ou des réductions de bruit plus précises selon le pays et les eaux qui l’entourent. Par exemple, en France, la vitesse des bateaux est plus lente qu’ailleurs comme une vitesse élevée génère plus de bruit. Beaucoup d’entreprises utilisent le transport maritime pour importer les matières premières ou exporter leurs produits mais les grands bateaux contribuent beaucoup à la pollution sonore. À l’échelle d’un individu, les consommateurs peuvent faire le choix de ne pas acheter des produits importés et de privilégier les produits locaux.

En regardant cette image, on peut voir la délimitation des zones maritimes. Près de la côte, entre 0 et 350 miles océaniques, c’est la juridiction du pays côtier comme indiqué par la couleur orange qui entoure cette partie du schéma. La partie entourée par la couleur bleue/verte est sous l’autorité de L’UNCLOS. La partie rouge requiert une autorisation spéciale pour y aller et c’est là ou les levés sismiques se passent. Si on applique toutes les solutions indiquées en haut, on pourrait atteindre un niveau de bruit plus bas pour le bien-être des organismes marins. Les pays côtiers ont certains droits exclusifs comme le droit de pêche et le droit au minerai. Avec ces droits et privilèges, le pays a aussi la responsabilité de protéger l’océan et la biodiversité. Avec la solution de l’identification des zones ou périodes sensibles proposée et les réglementations mises en place par l’UNCLOS, les bruits anthropiques peuvent diminuer et avoir moins d’impacts sur la biodiversité.

Pour conclure, la pollution sonore crée des blessures irréversibles sur les statocystes des pieuvres qui affectent leur équilibre, leurs capacités à se déplacer, chasser et éviter des prédateurs. Ces conclusions ont été prouvées par le bioacousticien, Michel André avec son expérience en 2011. Pour protéger les octopus et toutes les espèces marines, il faut réduire considérablement la pollution sonore. Ce bruit est produit par les activités humaines comme le transport maritime, la pêche de grande échelle, le forage pétrolier et les levés sismiques qui sont particulièrement gênants pour les octopus comme ils vivent près des fonds marins. À part des lois déjà mises en place, quelques moyens de réduire le bruit dans les océans incluent des restrictions sur des zones sensibles et l’achat des produits locaux au lieu des produits qui doivent traverser le monde.

 

Sources bibliographiques

  • http://fr.wordssidekick.com/17416-noise-pollution-knocks-squid-octopi-off-balance
  • https://blogs.scientificamerican.com/observations/octopuses-and-squids-are-damaged-by-noise-pollution/
  • https://www.smithsonianmag.com/science-nature/ten-curious-facts-about-octopuses-7625828/
  • https://www.nationalgeographic.com/animals/invertebrates/facts/octopus-facts
  • https://www.smithsonianmag.com/science-nature/ten-curious-facts-about-octopuses-7625828/
  • https://www.bruitparif.fr/pages/En-tete/400%20Bruitpedia/150%20Les%20impacts%20du%20bruit%20sur%20la%20biodiversit%C3%A9/2020-03-11%20-%20Rapport%20-%20Bruit%20et%20biodiversit%C3%A9.pdf
  • https://www.ifaw.org/fr/projets/reduire-le-bruit-dans-les-oceans-monde
  • https://www.mmc.gov/wp-content/uploads/scott.pdf
  • https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide%20preconisations%20pour%20limiter%20l%20impact%20des%20bruits%20sous-marins%20sur%20la%20faune%20marine.pdf
  • https://www.leparisien.fr/societe/pollution-sonore-des-oceans-le-bruit-fragilise-la-conservation-des-especes-maritimes-19-02-2019-8015109.php
  • https://outlifeexpert.com/do-octopuses-have-ears/
  • http://news.bbc.co.uk/earth/hi/earth_news/newsid_8095000/8095977.stm
  • https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsos.200172
  • https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4626970/#B53-ijerph-12-12304
  • https://www.researchgate.net/publication/230821027_Low-frequency_sounds_induce_acoustic_trauma_in_cephalopods
  • https://www.cbd.int/doc/meetings/mar/mcbem-2014-01/other/mcbem-2014-01-submission-wwf-en.pdf